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Raoudha Karafi: La magistrature doit rester une autorité indépendante

La présidente d'honneur de l'Association des magistrats tunisiens (AMT), Raoudha Karafi, a estimé, dans Midi Show de ce jeudi, que le pouvoir judiciaire était soumis, depuis un certain temps, à des pressions et à des campagnes de diffamation systématiques, qui sont des indicateurs dangereux prévalant d'un possible retour à la dictature et à la tyrannie.

Karafi a confirmé qu'un travail a été fait pour réformer le système judiciaire, après la révolution de 2011, en plus de la création du Conseil supérieur de la magistrature en 2016, qui est depuis lors, devenu un acquis pour le pouvoir judiciaire en Tunisie.

Cependant, elle a estimé que la justice est, aujourd'hui, dans une situation catastrophique, en raison des moyens limités mis à la disposition des tribunaux.

Par ailleurs, Karafi a révélé que le ministre de l'Intérieur a présenté un faux récit à l'opinion publique sur le motif de la décision d'assignation à résidence contre le dirigeant du mouvement d'Ennahdha, Noureddine Bhiri, expliquant que l'accusation dont ont parlé le ministre de l'intérieur et le président de la République a été commise en 2013. "Cependant, aucune enquête n'a été ouverte la même année et aucune plainte n'a été déposée, auprès du ministère public", a-t-elle précisé.

Et d'ajouter: "La vraie version est que le ministère public s'est chargé du dossier le 27 octobre 2021, à la suite d'une demande d'ouverture d'une enquête, qui a été reçue par la brigade d'investigation et que le même jour, le parquet a ouvert une enquête à cet effet, en plus d'une autre, au niveau du Pôle antiterroriste (...) Par conséquent, aucune faute n'est imputable au ministère public sur une accusation survenue en 2013 et aucune plainte n'a été déposée contre elle", a-t-elle expliqué.

Elle a poursuivi que le ministre de l'Intérieur a fait une déclaration incompréhensible, laissant s'installer la confusion et, par conséquent, dirigeant des soupçons de négligence vers la justice.

Dans un autre contexte, Raoudha Karafi a déclaré que le président de la République a reçu un certain nombre de hauts magistrats et les a insultés, en affirmant que ''les juges sont des fonctionnaires qui appliquent les instructions''.

"Il n'appartient pas à Saïed de donner des instructions à la justice (...) Ce sont des membres d'une autorité judiciaire indépendante, non des employés de l'Etat et ils doivent les rester'', a-t-elle martelé.

 

 

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